Lord John ARHMA Docteur Satome
je rentrais par Toulouse de ma visite chez l'anesthesiste, par les petites rues, je sortais d'une librairie, je vis une jolie petite rue avec une vieille porte inspirante, je sortis mon appareil polaroid d'un autre siecle, un gars arrive, un black a la bouille ronde, bourre, completement, il me dit" c"est pas un polaroid ca, je reve d'avoir le tout dernier polaroid, je suis photographe et j'aimerais bien", surprise qu'il connaisse cet appareil, intrigue je m'approche alors qu'il accroche une jolie fille qui passe, je lui demande un sourire pour le lui voler sur une photo, il accepte et prend le polaroid, il me dit " viens, tu vas voir", je le suis et il habite 20 metres plus loin, on rentre, il me remercie beaucoup pour la photo, toujours completement bourre, il en veut une autre, il veut l'acheter, il prend 2 de ses scultures faites avec des pelles et du bois "les pelles au bois "dormant" et les mets sur le trottoir, il sort son banjo magnifique, et prend la pose en jouant un air a cote de ses scultures de pelles assoupies, il se marre, on range, tout, il prend des verres dans sa cuisine degueulasse, une bouteille de blanc nantais, je prends 2 chaises, et nous voila assis devant sa porte sur le trottoir, les gens qui passent souris en le voyant se marrer au dessus de son banjo, on boit, il boit grave, il commence a chanter, fabuleux, la voix de blues man, la nouvelle orleans, le bayou, les caves dechainees, la negritude soufferte, tout raisonne dans la rue etriquee, c'est deraisonnable d'etre content comme ca, les gens passent, ils
s'arretent, on boit, des gens encore pour le saluer, salut arhma, salut john, une vieille qui debarque, jolie petit bout qui rigole de partout, qui dit que sa voix est belle, que ca ressemble a une chanson de nougaro cet instant, qu'elle a bien pleure la mort de claude, alors mon black se met a
chanter "toulouse" avec sa voie de bluesman pas epargne par la vie et mamie voit ses yeux s'embuer, elle ecoute, elle est contente, elle repart, puis un autre black qui passe, avec un chien , un clodo, un clochard celeste a la kerouac, il parle, en anglais et puis boit un verre, il sourit a peu pres, il repart, thank you man, et arhma chante, je lui demande, ca vole de
mur en mur, les gens s'arretent en voiture pour profiter un peu, un mec content, la tete a la saint etienne 78, nuque longue, sourire de gitans, R25 bleue, il repassera 3 fois, une magnifique jeune fille, peut pas la quitter des yeux, grande, ses yeux verts, elle me sourit au milieu des notes vagabondes, astronomique, breche en forme de telescope braque sur la joie cosmique, et puis une femme arrive, il se leve et lui dit " je suis a vous, ou vous etes a moi ??" il titube vers elle, elle sourit, il a tout du bonheur, une bouche aux levres enormes capable de manger ta tristesse, ca palabre, elle engueule son mari, il revient s'assoir, on est seul sur le trottoir, les mots lui deforme le visage, je me marre, lui aussi, on se tape la main, et voila que je prend les mots a ma charge, impot oral preleve par le ministere du bonheur deverse, je chante timidement, toujours personne alors je me
laisse aller, je parle de sa liberte, je le remercie, lui dit qu'il est grand, je l'appelle Doc car il m'a dit qu'il etait docteur en art plastique, je lui dit merci encore, je laisse aller ma voix jusqu'au tuile rouge, elle court le long des briques roses jusqu'a la garonne toute proche, je frissone, je module pour suivre les notes de son banjo, on boit, je lui tape le dos, ses
dents vont manger mes retissences au travers de son sourire grand comme une tour eiffel horizontale, je n'ai pas honte, pourquoi devrais-je, des gens passent, ils sourient, je suis heureux, immensement heureux, heureux comme pas souvent, ses yeux rouges se posent sur moi, on communie sur l'hotel de l'instant, bouffant a pleines retines l'hostie des instants sublimes, une derniere gorgee, dernieres notes, encore quelques paroles chantees pour le doc, je dois partir, je le laisse, la vie est grande parfois, on se serre la
main, un peu de tristesse dans ses yeux, sincere, un gars arrive, la roue tourne encore, merci arhma, je reviendrais avec des polas, a bientot, et je reprends la rue etrique vers le coeur de toulouse, c'etait le 1 Rue de la daurade, il habite au 1 Rue de la daurade, ce que c'est drole, et le soir coup de blues, pas le meme, la solitude un peu.


Shotdate :
2006

Camera | Filmtype:
SX-70 Sonar OneStep | SX-70
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Uploaded: May 22, 2006
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